Une vidéo tournée samedi lors de la manifestation régionale des Gilets jaunes organisée à Quimper, montre un manifestant à terre, frappé à de multiples reprises à coups de matraque par un gendarme mobile. Muette jusqu'à ce lundi soir, la préfecture du Finistère a réagit peu après 19h.
Visionnée plus de 640 000 fois sur les réseaux sociaux, cette vidéo montre les forces de l'ordre qui semblent vouloir évacuer d'un pont un Gilet jaune au moment où des heurts éclatent en fin de manifestation, le frappant à deux reprises à la tête, puis sur les doigts, avec des jets de grenades lacrymogènes en arrière plan.
Mais le jeune homme, prénommé Max, se plaque sur la rambarde du pont et s'y accroche. Un gendarme le frappe alors avec une matraque sur le dos à au moins 9 reprises, entouré de deux autres gendarmes dont un maintient sa tête, avant de s'en aller.
⚡??VIDÉO - Une séquence filmée hier à #Quimper (29) montrant un gendarme mobile frapper à plusieurs reprises un #giletjaune qui se tient à une rambarde suscite la polémique sur les réseaux sociaux. (?NC) pic.twitter.com/Ej4850SlFo
— Brèves de presse (@Brevesdepresse) March 10, 2019
"Matraqué durant 45 secondes"
Selon Lionel Botorel, le "street médic" qui a filmé la scène, le Gilet jaune, qui n'a pas été interpellé, avait déjà reçu une balle de LBD (lanceur de ballede défense) dans le visage lors de la manifestation quimpéroise du 17 novembre. "Ce n'était pas lui qui était visé par la charge des gendarmes, mais des personnes qui se sont enfuies en courant. Max s'est fait attraper par la deuxième charge, les gendarmes l'ont matraqué assez violemment, ça a duré au moins 45 secondes", raconte le "street medic" de 37 ans, qui était sur place depuis une vingtaine de minutes avant de filmer la scène.
Selon ce "street medic, la charge a probablement été provoquée par une bouteille jetée sur les forces de l'ordre de ce côté de la rivière "qui ne venait pas de Max". "Je lui ai soigné un énorme hématome au niveau du mollet, du côté droit de la tête, des saignements au nez et au niveau du cuir chevelu. Ils lui ont aussi mis le doigt dans les yeux", poursuit le vidéaste, ajoutant qu'un gendarme avait également "craché dans la chaussure du Gilet jaune avant de la jeter à l'eau".
Réaction de la préfecture
Jusqu'à ce lundi soir, la préfecture du Finistère n'avait pas souhaité faire de commentaire. Dans un communiqué publié samedi, elle avait fait état de 9 interpellations, et condamné l'action de "nombreux casseurs provenant de départements voisins".Dans un communiqué envoyé peu après 19h, la préfecture réagit. Elle tient à préciser que "les vidéos montrant l’action des forces de l’ordre diffusées sur les réseaux sociaux ont été tournées dans un contexte de violences contre les forces de l’ordre, qui ont duré une partie de l'après-midi et du début de la soirée et ont fait plusieurs blessés parmi les forces de l'ordre comme parmi les manifestants". Et de rajouter qu' "une enquête administrative est en cours pour rassembler tous les éléments afin de les replacer dans leur contexte et de préciser la manière exacte dont se sont déroulés les faits".
Concernant la vidéo du Gilet jaune matraqué, "la préfecture observe qu'elle se déroule précisément sur les lieux où ces violences délibérées étaient commises depuis plus d'une heure contre les forces de l'ordre, et que cette personne participait donc de fait à un attroupement violent".